L'Auvergne en héritage

L’épopée commence il y a bientôt six mille ans, après les dernières éruptions volcaniques et la sédentarisation de leurs ancêtres au pied des volcans. La légende raconte qu’ils descendent de la famille de Vercingétorix et la tradition verbale qu’ils sont venus s’installer au pied de la Chaîne des Puys à la recherche de mines d’or.

Suite à la colonisation romaine, certains partent défricher des terres inhospitalières dans la Chaîne des Puys. Ces immenses domaines agricoles comportaient à l’origine des milliers d’hectares inexploités : « La villa Bosches* ». Des montagnes et des vallées pour le gibier, agrémentées de forêts, d’étangs, de sources et de prairies, permettaient de vivre en totale autarcie.

Dessins de Thierry de Guittard

Les invasions barbares commencent à la fin de l’Empire romain. L’insécurité qui règne à partir du Ve siècle transforme le domaine antique en château Boucheix, typique du Haut Moyen-âge. Généralement constitués d’une simple motte castrale entourée de palissades en bois et de fossés défensifs, ces entités historiques sont à l’origine des premiers domaines seigneuriaux.

Dessins de Thierry de Guittard

A partir de l’an mille, période du Bas Moyen-âge, ladite propriété agricole deviendra une seigneurie rurale constituée de quelques bâtiments en pierre sans fortification. La famille éponyme n’était déjà plus propriétaire de sa terre lorsque les seigneurs de Beaufort du Boucheix offrirent aux Comtes d’Auvergne, en l’an de grâce 1219, la terre des seigneurs de Boucheix* pour la construction de la Chartreuse Port-Sainte-Marie. Le cœur de cet ancien domaine recouvre actuellement le village Le Boucheix sur la commune des Ancizes-Comps.

*Publication de l’Institut d’Etudes du Massif Central, 1980, Pierre Charbonnier : « Une autre France, la seigneurie rurale en Basse-Auvergne »

Un peu plus tôt, toujours en Basse Auvergne, c’est l’Abbaye du Boucheix*, Notre-Dame-de-Valluisant, nécropole des Comtes d’Auvergne, qui fut construite en l’an de grâce 1197 au lieu-dit Le Boucheix sur la commune d’Yronde-et-Buron. Ce monastère cistercien du XIIe siècle vécut sous la règle de Saint-Bernard. Les gisants, affiliés aux têtes couronnées d’Europe, et les abbés du Boucheix, firent la renommée de cette Abbaye royale.

*Publication sur l’Histoire généalogique de la maison d’Auvergne - É. Baluze 1708

Les ruines actuelles de La Chartreuse Port-Sainte-Marie sur les anciennes terres des seigneurs de Boucheix et l’Abbaye du Boucheix Notre-Dame-de-Valluisant au lieu- dit Le Boucheix seront détruites par les Révolutionnaires en 1791.

Une des dernières branches qui porte encore ce patronyme typiquement auvergnat est issue de la famille de Pierre Boucheix de Reyvialles né en 1635 sur la commune de Saint-Pierre-Roche.

Depuis six mille ans, les druides et les bardes rythmèrent leur vie quotidienne. Cette culture celtique allait perdurer à travers leurs patois locaux jusqu’au siècle dernier et cela malgré une christianisation intense à partir du Ve siècle. Pendant 1500 ans, cette famille fut pourvoyeuse de nombreux ecclésiastiques comme son Excellence Monseigneur Boucheix.

Du diplomate au lieutenant-colonel en passant par les Maîtres Boucheix, cette lignée a également donné des artistes et artisans qui sont venus fleurir ce parterre minimaliste et chevaleresque. Michel Boucheix, né à Rochefort-Montagne vers l’an de grâce 1644, était peintre du roi à l’Académie royale de peinture et de sculpture. A la Belle Époque, c’est le peintre Julien Boucheix, né en 1872, qui installe son atelier au 53 rue des Vieillards à Clermont Ferrand, sans oublier le Musée Boucheix à Vichy.

« Il n’y a pas plus Auvergnat que Boucheix »

La Maison Boucheix porte en elle l’Auvergne en héritage. Son patronyme typique de la Basse Auvergne ne peut venir que d’un seul endroit au monde au pied des volcans d’Auvergne. Cette dynastie auvergnate vous ouvre les portes de cette France du terroir immortalisée par leurs ancêtres les Gaulois.

« La France, c’est l’Auvergne avec un peu de terre autour »


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